22/12/2015 - Gaëlle
Une naissance tardive
Puisque l’histoire du thé est plusieurs fois millénaire, on pourrait s’imaginer que celle de la théière est tout aussi lointaine, remontant à l’époque avant notre ère. Or, ce n’est pas le cas : la théière a fait ses premières apparitions il y a plusieurs siècles, certes, mais pas de millénaire complet. C’est en fouillant dans les textes reliés à la dynastie Yuan (13e-14e siècle) qu’on retrouve les premières mentions d’une théière. Auparavant, la dynastie Tang faisait bouillir du thé moulu dans un chaudron, le versant ensuite dans des bols. La dynastie Song, quant à elle, mettait le thé moulu direct dans les bols à service et y versait l’eau bouillante. Ça vous rappelle un peu les gestes du café soluble?
C’est donc avec la dynastie Yuan que nait la théière, vaguement inspirée des cruches à vin de l’époque, et c’est donc à cette période que nait cette tradition précise d’infusion. Car un thé aromatisé révèle beaucoup mieux ses saveurs dans une théière! Une fois apparue, la théière n’a jamais perdu sa pertinence. Dès la dynastie suivante, la théière était un objet commun, populaire et apprécié. Ainsi, si le bol (et donc le gaiwan) fit d’abord leur apparition, une fois que la théière entra en scène, elle ne sortit jamais des projecteurs.
Une théière historique : la théière yixing
La première théière officiellement reconnue passe sous le nom de « yixing ». Sa couleur attrape tout de suite le regard : la théière yixing est faite d’argile rouge ou violette. Au fil du temps, les artistes et potiers se mirent à peindre ces théières, les rendant toujours plus agréables à l’œil et leur attribuant ainsi non pas qu’une fonction utile, mais aussi décorative. Plusieurs y incrustèrent aussi de l’argent et de l’or : la théière yixing devint du coup aussi un objet d’admiration et de convoitise.