Une histoire de thé ou de Chá !
Cet été, j’ai pris des vacances. J’avais besoin de décrocher de tout (sauf du thé, évidemment!) question de refaire mes réserves d’énergie et d’explorer des paysages singuliers. L’archipel des Açores, situé en plein cœur de l’océan Atlantique, me semblait l’endroit parfait pour changer de décor et de contexte. Comme j’ai eu raison…
Saviez-vous que sur l’île de São Miguel, la plus verte et la plus grande de ces îles du Portugal, se trouve les deux seules plantations de thés d’Europe ? Pour servir l’Europe, les portugais commencent à importer le thé venu de Chine dès le XVIème siècle. En 1820, on constate que l’île de São Miguel, avec son climat chaud et humide et son sol acide et argileux, est idéal pour la culture du Camellia Sinensis ou l’arbuste du théier. Dans le village de Maia, l’aventure de la culture du thé, ou du Chá en portugais, prend alors son envol alors que deux chinois venus de Macao, enseignent les techniques de traitement du thé aux propriétaires de deux plantations toujours en fonction : Chá Porto Formoso et Chá Gorreana.
J’ai eu le bonheur de visiter la plantation Chá Gorreana avec ses 32 hectares de champs ondulés par les rangs de théiers à flanc de montagne. Le site est magnifique. Il surplombe l’océan turquoise et s’étend à perte de vue avec ses arbustes d’un vert luxuriant. Le parfum du théier flotte, léger et en harmonie avec celui sucré des haies d’hydrangées qui bordent la route. Au loin, on entend le meuglement des vaches, le fracas des vagues heurtant les récifs de pierres volcaniques et le coup de cisaille des ouvriers qui récoltent les précieuses feuilles. La première impression est en tout point magique.
Dans le bâtiment principal, je circule librement. Ici, on vous accueille avec un Bom Dia! (Bonjour!) bien senti et un sourire amical. La visite est gratuite. J’y apprends que la plantation de thé Chá Gorreana est dirigée par la même famille depuis 5 générations. On y opère de manière artisanale et respectueuse de l’environnement donc sans traitement de pesticides, de fongicides, d’herbicides ou autres. Année après année, on y produit environ 33 tonnes de thés pour la consommation locale et l’exportation : du thé vert (Hysson) et du thé noir (Orange Pekeo et Broken Leaf Pekoe). La dégustation me permet de savourer un thé léger et doux. Je ne résiste pas et j’achète quelques sachets du savoureux nectar qui ont été ensaché à la main et devant moi par 4 ouvrières qui discutent en portugais et blaguent avec les touristes de passage.
Je suis conquise. Heureusement pour moi, j’apprends qu’on peut commander ces thés en ligne et obtenir une livraison partout au monde (www.gorreana.org ). Une belle façon de prolonger les vacances, non? D'ailleurs, j'en ai quelques boîtes avec moi. Qui veut goûter ?