Chasen Hubo japonais
À vue d’œil, il ressemble à un de ses masseurs de tête – ceux qui sont composés d’une poigne ferme et de branches fines glissant sur le cuir chevelu. Seulement, le chasen kubo est fait de bambou et ses « branches » sont plates. À mi-chemin entre un tout petit râteau et un fouet de cuisine, qui se douterait qu’il s’agit au Japon d’un ustensile à thé?

UTILISER UN CHASEN KUBO
À voir son air naturel et artisanal, on comprend bien que le chasen kubo n’est pas un gadget récent, mais bien un instrument on ne peut plus traditionnel. Son utilité? Le chasen kubo a une fonction dédiée : celle de fouetter le matcha. Le mouvement du poignet est essentiel. En effet, c’est grâce à un rapide mouvement du poignet que la poudre de thé vert est agitée dans une petite quantité d’eau. La dextérité de la main derrière le chasen kubo permet d’obtenir une émulsion fine, digne des cérémonies de thé japonaises.
TRAVAIL ARTISANAL
L’aspect du chasen kubo est si simple qu’on soupçonne difficilement l’art et l’artisanat d’y jouer un rôle très important. Et pourtant, depuis plus de 25 générations, les chasen de type Kubo sont fabriqués à la main, à même le bambou local du nord de Tokyo. Pour arriver au résultat final, un seul bout de bambou est utilisé, sculpté et creusé. Pas d’assemblage, pas de collage : si un artisan a la main qui glisse, il lui faudra recommencer à même un autre bambou.
Le procédé général est mécanique, une habitude qui permet à chaque artisan d’en construire autour de 5 par jour : sécher le bambou, puis le gratter, puis le fendre, pour enfin enrouler ses lamelles autour d’un fil, lui donnant sa forme recourbée. Les gestes restent les mêmes – assurés, confiants, patients. Et pourtant, chaque chasen kubo est unique.



